Les enfants de France ne comprennent plus ce qu'ils lisent...



Bureau Écolier, École Autrefois, Ardoise

La France est en émoi, les petits Français ont des difficultés à comprendre les textes qu'ils lisent !
Ce triste constat a fait les choux gras de la presse et des réseaux sociaux.
Et justement sur les réseaux sociaux, les échanges ont donné ceci : 


 Laurence Fournier : Les méthodes sont connues mais insuffisamment appliquées 1)méthode syllabique pour l'apprentissage 2)faire lire les enfants à haute voix TOUS les jours au moins 10 minutes 3)lire de beaux textes aux enfants TOUS les jours 4)faire pression sur les parents pour que les enfants lâchent leurs écrans au profit de livres de jeux de société de jeux d'imagination 5)narration orale après lecture systématique 6)puiser uniquement dans de beaux textes pour les dictées les exercices les poésies etc...

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 4 décembre, 08:07
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Anonyme 1 :  Faute de quoi, parvenus en terminale, les jeunes gens ne comprennent pas ce qu'est un texte écrit

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 4 décembre, 09:34
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Laurence Fournier Mes enfants sont instruits à la maison en suivant principalement la pédagogie Charlotte Mason. L'inspectrice est toujours étonnée de leur niveau de lecture et de vocabulaire ! Pourtant nous ne faisons rien de difficile ou coûteux à mettre en place !! Lorsque mes enfants partent au collège ils sont consternés du peu de culture et de connaissance de leurs pairs, du peu de curiosité et de motivation, du manque d'autonomie et de maturité...
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Anonyme 2 : Mais pourquoi les mettre au collège au milieu de ce tas d'illettrés immatures? Maintenant, un petit problème de mathématiques: sachant qu'une classe compte environ 25 élèves, combien de temps durera une séance de lecture pour permettre à chacun de lire 10 minutes à haute voix? Question 2: quel volume horaire quotidien restera-t-il pour enseigner les maths, la géo, l'anglais, les sciences, l'histoire, la morale, les arts et le sport?
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Laurence Fournier N'est il pas possible de lire à haute voix des textes littéraires à dominante historique ou géographique ou scientifique ? Dans ce cas et bien je crie vive la pédagogie Charlotte Mason et vive l'instruction en famille! La scolarisation au collège se fait parce que je ne suis pas Shiva 😊
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Anonyme 3 : Mais bien sûr qu'on peut faire lire les élèves à voix haute, dans toutes les disciplines ! C'est juste une question de méthode pédagogique ! On peut aussi apprendre à lire aux enfants, sans pressions, dès 4 ans, avec la méthode des orthophonistes (Borel-Maisonny). Rien n'est plus facile ! Je l'ai pratiquée, avec mes 4 fils et avec mes classes. C'était fabuleux. Il fallait juste que je cache une partie de ma pédagogie à mon inspecteur. Je ne lui montrais que ce qu'il attendait : le jargon professionnel (que j'ai appris comme une parfaite "précieuse ridicule" ; en haussant les épaules, tout de même). Amertume de voir l'École si peu efficace et appréciée...
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Anonyme 2 : Bon! Admettons donc que prendre 4h sur les 5h30 quotidiennes pour que chacun des 25 élèves lise 10 minutes soit possible. Cela laissera 1h30 pour la manipulation, les techniques opératoires, les phases de recherche, le chant, le sport ( à moins que lire l'Équipe ne puisse remplacer une séance d'EPS)... bref, admettons que cela soit possible. L'étude indique une déficience en compréhension du contenu textuel. Ce n'est pas la bonne lecture à haute voix qui assure la qualité de compréhension des informations explicites et implicites. J'ai de nombreux exemples d'enfants performant en lecture à voix haute mais ne comprenant pas le contenu de leur texte.


Et là, je me suis rappelée...petite, j'ai fait tout mon primaire dans une école publique du 15ème arrondissement de Paris. La population scolaire était hétérogène et nous étions une trentaine par classe, les AVS n'existaient pas, les photocopieuses non plus. Et pourtant...et pourtant :
- nous avions des cours de musique toutes les semaines. Nous y avons appris tout modestement, tout simplement, quelques photos, un petit texte simple et quelques extraits à écouter, les grands compositeurs et les instruments de musique. Nous avons appris à chanter en chorale des chants traditionnels, des chants régionaux, créoles, du Trénet etc...
- à chaque nouvelle période d'histoire, nous avons visité un musée. : le tombeau de Napoléon, Orsay, Cluny, St Germain en Laye, la Conciergerie, le Louvre. Certains je ne les ai vu qu'une seule fois, et c'était en primaire.
- nous avons fait des bricolage, de la broderie, de la couture, du collage.
- il y avait des poissons rouges et des oiseaux dans les classes dont il fallait s'occuper.
- nous avons fait du théâtre en CM2. Grand spectacle, 3 représentations devant l'école et les parents. Nous avons joué des extraits des Femmes Savantes, du Bourgeois Gentilhomme, de Knock...et oui, en CM2 et nous comprenions ce que nous jouions
- nos institutrices (parce que c'est comme cela qu'elles s'appelaient à l'époque) nous ont emmené, au théâtre et au cinéma. Tous les ans en décembre, toute l'école allait voir le nouveau Walt Disney.
- nous avions cours de sport dans l'école sauf quand il y avait piscine. Nous avons eu des cycles d'escrime, de gymnastique, de courses, de sports collectifs. C'était modeste, simple mais plaisant. Nous avons appris à faire des barres parallèles, les barres asymétriques, de la danse sous le préau ou dans le hall.
- nous avions des cours de dessin extraordinaires.
- nous faisions des dictées et des rédactions toutes les semaines et nous avions cours le samedi matin.
...Et pourtant nous étions 30 /32 en classe...pas de photocopies, pas de fichiers...des stylos, des cahiers et des énoncés écrits au tableau à recopier...
...Et pourtant, bien que 30 en classe, nous lisions, et beaucoup, et à haute voix et en silence...et nous comprenions ce que nous lisions parce que depuis le CP, on nous posait des questions sur ce que nous venions de lire, nous commentions, nous résumions. Nous comprenions parce que nous avions du vocabulaire, parce que les textes utilisés pour le moindre exercices étaient riches et beaux.
Alors? Alors? Que s'est-il passé? Les enfants ont changé ?! Non pas tant que ça finalement...il y a toujours eu à l'école des enfants au vocabulaire pauvre, aux lectures absentes, ce n'est pas un phénomène nouveau. Aujourd'hui il y a les tablettes, avant il y avait la télé allumée ! 
Non, ce qui a le plus changé, ce qui a vraiment changé : ce sont les enseignants...!!!

Commentaires

Marie a dit…
Les enseignants... ou les méthodes qu'on leur impose... Ou les deux...
J'ai choisi cette année d'inscrire mon fils en CP dans une école privée plutôt réputée... Plutôt coûteuse aussi... Bonne impression en début d'année, Antonin revenait heureux de l'école, son enseignante avait 30 ans d'expérience... Je poussais un soupir de soulagement... Jusqu'à ce que je réalise, dès la deuxième semaine que la méthode d'apprentissage de la lecture choisie était un méthode semi-globale: désastre complet; il en a compris qu'en matière de lecture, il était question de "reconnaître" des mots et non pas de décoder, de déchiffrer. Depuis je me bats contre le temps: syllabique intensif à la maison, utilisation de l'alphabet mobile Montessori, lectures nombreuses et surtout vérification systématique qu'il comprend bien ce qu'il lit! Quelle angoisse!

Et de me demander pourquoi je paye une école privée si bien considérée alors que mon fils aura, au bout du compte, fait ses apprentissages fondamentaux avec moi...

Vraiment... L'instruction en France est dans un bien triste état...

Delf a dit…
Comme ça me fait plaisir de lire cette dernière phrase: "Non, ce qui a le plus changé, ce qui a vraiment changé : ce sont les enseignants...!!!"

J'ai 6 enfants et leur ai fait au moins une année d'école à la maison chacun voir plus.
Ils sont aujourd'hui à nouveau tous scolarisés sauf une grande qui a été saturée de cet enseignement (je pense même en burn out) et qui prend une année sabbatique avec un départ proche aux usa au pair.
Si j'avais consigné toutes les situations, réflexions, de leurs enseignants à l'école ou au collège ( qui m'ont mise d'ailleurs dans tous mes états lorsque les enfants me les rapportaient) j'aurais à ce jour pu écrire tout un livre.
Les enseignants ne semblent même plus connectés avec la réalité: ils demandent à leurs élèves une rigueur qu'eux même n'ont pas au moment où ils l'exigent. Pour exemple: les élèves sont punis pour avoir oublié de ramener un devoir sur lequel la prof a elle-même oublié d'annoter des commentaires (sachant de plus que la consigne a été donnée à la volée par la prof à l'occasion du cours de sa collègue).
C'est un petit exemple parmi tant d'autres mais qui pour moi montre à quel point les élèves ne sont pas respectés, avec leurs défauts, leurs hauts leurs bas (qui sont les même que ces adultes qui semblent pourtant se croire parfaits).
Mes enfants reviennent (TROP) souvent de leur journée en se sentant irrespectés, pas reconnus dans leurs efforts, ou face à une immense injustice devant bien des situations.
L'ecole n'est plus un lieu d'enseignement dans une relation de modèle et de respect avec la volonté de transmettre des connaissances mais un lieu d'assènement de données plus ou moins claires et comprises en voulant toujours faire apprendre plus et plus tôt sans s'assurer que les compétences requises pour la compréhension, la maitrise des notions soient acquises.

Nous nous retrouvons (presque) sans choix quant à la scolarisation de nos enfants (nous sommes contraints par la carte scolaire) et devons nous soumettre à l'incompétence de nombreux enseignants pour l'avenir de nos enfants.
Qui aujourd'hui accepterait d'aller consulter un médecin incompétent et dangereux parce que nous dépendrions d'une "carte médicale" ?
Je crois que chaque jour je me repose la question de les déscolariser pour reprendre l'école à la maison.
Je ne crois pas que l'avenir de nos enfants soit entre de bonnes mains dans les établissements scolaires.

Delphine
Bécasse a dit…
Je m'inscris dans la droite ligne des deux dames qui me précèdent. Maman de 9 enfants, j'ai fait l'école à la maison avec les aînés, et puis des soucis de santé m'ont contrainte à scolariser mes enfants. Nous nous sommes tournés vers le privé voisin, pensant que ce serait convenable. Quelle erreur ! J'ai tenu 2 ans avant de reprendre mes petites filles à la maison. Et depuis, je rattrape leurs lacunes. Reprise du B-A BA avec ma CE1, reprise de toutes les bases avec ma CM1 (elle ignorait ce qu'est un verbe, un adjectif qualificatif, une division...). C'est dur pour toutes, les enfants et la maman, mais elles ont plus appris ces 6 dernières semaines que ces deux dernières années.
Lors de l'entretien que j'avais eu avec le directeur de l'école, je n'ai pu que constater une volonté de marcher en avant garde de toutes les "idéologies" qui pourraient se présenter. Des intelligentes multiples à la pédagogie positive en passant par l'absence de notes et de manuels, petits groupes de travail, abolition du travail du soir (et par la même occasion impossibilité pour les parents de savoir ce que faisaient les enfants pendant leur journée de classe), nivellement par le bas clairement avoué, et réunions de rentrée où de toute évidence les sorties étaient plus importantes que le contenu des enseignements, j'ai repris mes filles avec la certitude que, quoi que je fasse, je ne pourrai au moins pas faire pire.
Tout l'enseignement repose (au moins dans cet établissement) sur l'intuitif, l'émotionnel. Il est impossible aux enfants de bénéficier de connaissances rationnelles qui leur donnerait l'assurance de savoir et une réelle confiance en eux.
j'ai peur que pour bien des parents, qui pourtant croient bien faire et font de leur mieux pour leurs enfants, le réveil soit dramatique.
Bonjour Bécasse, je crois qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Il y a aussi de bonnes choses en pédagogie actuellement. Par exemple, aussi surprenant que cela pourra vous paraître, je ne partage pas votre point de vue : je suis tout à fait favorable aux petits groupes de travail mais il faut déterminer qui et dans quel but...je suis opposée aux notes en primaire ainsi qu'aux devoirs le soir (en primaire), je suis tout à fait favorable parce que cela correspond à une réalité aux pédagogies qui prennent en compte les intelligences multiples mais reste à le faire correctement, durablement avec des objectifs assumés et définis. Et je ne vois pas en quoi un peu positivité serait néfaste à nos enfants ! Et lorsque j'affirme cela, je ne me place pas dans le registre de l'émotionnel ou de l'intuitif. Pourtant toutes ces convictions ne contredisent en rien ce que j'ai écrit dans ce billet...pourquoi? Parce qu'en réalité le problème aujourd'hui vient d'une très mauvaise compréhension de la pédagogie, une réelle méconnaissance des enfants et des modes d'apprentissages. Chacun fait donc une tambouille informe de ce qu'il croit avoir compris en lisant en diagonale sur internet...nous remontons donc à la racine du mal : la formation des enseignants.